Anthony Pastor
Casterman, 2017
Suite chronologique du Sentier des reines, La Vallée du diable pousse la réflexion au bout du monde, à proximité des Antipodes, en Nouvelle-Calédonie. Embarqué dans l’aventure derrière Blanca et Pauline, Florentin a maintenant 17 ans. Il reprend son récit. Félix Arpin, tel le sparadrap du capitaine Haddock, les a suivi dans l’aventure. Il est dorénavant intégré à l’équipe, puisqu’il a épousé Pauline. Un couple de Caldoches, le père et la fille, les a intégré à la société locale, au rang le plus bas. Pastor dépeint le mode de fonctionnement de cette communauté française loin de la métropole, sa hiérarchie, surtout ses travers. D’abord, la place des autochtones devenus « sauvages », expropriés devant l’exploitation minière du nickel, puis celle des étrangers en tant que petite main, la population javanaise notamment. L’intrigue reprend ce schéma de domination, entre colons et canaques, entre petit blanc et étranger, entre Félix Arpin et Florentin, pour la belle Pauline, sous l’œil témoin de Blanca.
Tout comme Le sentier de la Reine, ce volume à la longue pagination (120) autorise un long périple, lequel multiplie décors, ambiances et couleurs. Anthony Pastor questionne l’organisation du modèle colonial. Le témoignage de l’historienne Isabelle Merle apporte un soutien scientifique. Un roman graphique.