La véritable histoire de Futuropolis, Florence Cestac, Dargaud
Départ
Décembre 2016, certains acteurs du livre sont réunis autour de la table, pour une rencontre intitulée La légende de Futuropolis, avec Florence Cestac et Étienne Robial entre autres. L’Histoire se raconte.

En marge de leurs activités de graphiste, le couple rachète la librairie Futuropolis à Paris 15ème (1972).
Le nom de Futuropolis est une référence directe à la première bande dessinée de science-fiction « française », dessinée par René Pellos, d’après un scénario de Martial Cendres, (publiée du 7 avril 1937 au 4 mai 1938 dans le magazine hebdomadaire Junior).
Robial annonce la couleur :
« L’arrière-pensée était d’éditer des livres de bande dessinée ».
Comment ? La majeure partie de l’activité repose alors sur la vente d’albums franco-belges et la revente de revues illustrées à des collectionneurs, un labeur fastidieux mais qui occasionne des marges satisfaisantes.
La bête est morte
Le premier album estampillé Futuropolis sera une réédition de La bête est morte de Calvo, 30X40, « grand, mou, cher et inrangeable » dixit Cestac. La librairie devient un lieu de rencontre des amateurs de bande dessinée, parmi lesquels Alain Resnais ou Eddy Mitchell. L’activité éditoriale accapare de plus en plus d’espace et nécessite un déménagement, ce sera le clap de fin pour la librairie. Pragmatique, Robial rappelle les grandes lignes :
« Sortir des entiers battus… le contrôle de la distribution signifie l’indépendance, la possibilité de créer des collections originales… Futuropolis bénéficiait du réseau magazine “actuel ”… Le point mort est rapidement atteint avec le N&B. »
Précisons que Robial proposait 17 noirs différents selon l’auteur.
« En apportant une touche de rouge ici et là. »
Dans La véritable…, Cestac revient avec précision sur l’ensemble des taches qui incombe alors à l’éditeur indépendant, sans oublier son accouchement. Quelques anecdotes rappellent comment la bande dessinée a trouvé sa place parmi les beaux livres de feu la librairie la Hune ou lorsque Tardi et Robial pressent Spiegelmann de publier Maus chez Futuropolis. F. Cestac commence Harry Mickson tandis que Robial réalise la maquette des revues Métal Hurlant et de À suivre. Les auteurs suivent : Enki Bilal, Edmond Baudoin ou encore Charlie Schlingo, pour un rythme de croisière de 3 à 4 livres par mois après quelques années.
Inclination littéraire
Futuropolis milite pour la reconnaissance du travail d’auteur – et des droits inhérents, notamment auprès du CNL et avec le soutien de Jack Lang. La décennie 80 marque l’apogée du label, alors que les réalités économiques prennent le dessus obligeant sa revente à Gallimard. Le Voyage au bout de la nuit de Céline illustré par Tardi sera l’une des dernières réalisations et l’une des meilleures ventes. La réédition d’un succès littéraire annonçant l’arrivée d’une autre maison d’édition au destin similaire, l’Association.


Vous devez être connecté pour poster un commentaire.