La lutte finale

L’espion de Staline, de Isabel Kreitz, Casterman

{1941} Claveciniste exilée au Japon, Eta Harich-Schneider squatte chez les Ott, Mr. & Mme l’ambassadeur d’Allemagne. Au cours d’une soirée, elle rencontre Richard Sorge, le journaliste allemand, spécialiste de l’extrême orient.

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La musicienne sert de point d’appui autour duquel Isabel Kreitz compose son récit. Pervers narcissique, idéaliste convaincu, Sorge espionne pour le compte des Russes. Utilisant la jeune femme, il fouille les bureaux de la Gestapo à l’ambassade germaine et découvre les préparatifs de l’opération Barbarossa.

Millésimé xxe siècle, Sorge est le prototype de James Bond. Séducteur entreprenant, consommateur d’alcools forts, il martèle les 244 pages de ce roman graphique. Noir et blanc, au fusain, débridé, six cases à la page, le trait précis, Isabel Kreitz équilibre un scénario sur la double fin de vie, exaltante et épuisante, de L’espion de Staline.