Son et Lumière

« Dunkirk beach, old chap »

Dunkerque de Christopher Nolan (2017)

« Mais il possède, ce bombardement descendu des cieux, une capacité d’épouvante qui n’appartient véritablement qu’à lui ».

Les écrits de Marc Bloch (Une étrange défaite) relatifs au piqué du Stuka trouvent ici une magistrale mise en scène. Les basses du cinéma Max Linder font vibrer le fauteuil et garantissent des sensations comparables à celles d’un manège infernal. Comparaison physique, puisqu’à Dunkirk, l’angoisse domine.

Dunkerque
©Pierre Dupuis (Scénario, Dessin) / Jean-Jacques Chagnaud (Couleurs)

Un ennemi invisible, astuce d’écriture et commerciale, confère à ce film retraçant l’historique Opération Dynamo, un aspect horrifique. L’anxiété tend trois récits enchevêtrés : sur plage le héros, à venir les secours et Tom Hardy dans les airs aux commandes de son Spitfire.

Estampillé blockbuster avec la réalisation de Christopher Nolan, Dunkirk convie un public féminin en grand nombre et l’initie aux subtilités de la « mort au combat ». En revanche, la partie historique est mal traitée, l’armée française reléguée au rang de figurant. Dunkerque, cette victoire de la déroute est le support artificiel d’une expression cinématographique contemporaine, dont le sens est allégé au profit d’une compréhension minimale, pour un public maximal. On sort de la séance pour aller manger un hamburger avec les doigts.

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